by Sabrina Montiel-Soto & Fabrice Croizé, Calvacreation France/Venezuela 2008
La découverte du pétrole au fond du lac a transformé son destin ainsi que celui du Venezuela. Aujourd’hui les profondeurs du lac offrent jusqu’à 3 millions de barils par jour, permettant au Venezuela de compter parmi les pays les plus riches du continent. Mais le pétrole est vite consommé alors que la contamination qu’il engendre s’installe dans la durée et détruit irrémédiablement l’écosystème. La salinisation des eaux, due au chenal creusée vers la mer permettant le transport maritime direct du pétrole, affecte les nappes phréatiques, pollue les cultures et les pâtures qui bordent le lac, déstabilise la faune et la flore. Vers la fin des années 1980, les habitants de la région ont vu apparaître des algues verdâtres de type lemna aux abords du lac. D’année en année, ces algues ont connu une croissance si forte qu’on évalue leur superficie à plus de 136 000 hectares sur une surface totale de 120 000 km2. L’apparition d’algues cause évidemment des problèmes écologiques importants. En empêchant la lumière solaire de pénétrer dans les eaux, elles ont causé la disparition d’un nombre surprenant d’espèces. Au fil des ans, des maladies pulmonaires comme des maladies de la peau sont apparues chez les occupants des zones limitrophes au lac. La région est même tristement célèbre auprès de certains médecins étrangers qui recherchent des maladies encore jamais diagnostiquées sur la planète. En projetant une vue aérienne de Maracaibo sur de l’extrait de pétrole, nous proposons un regard hypnotique d’une ville noyée dans son or noir au rythme d’une vague tropicale. Le spectateur entre dans un espace sombre. Au-dessus de lui les images aériennes d’une ville au bord d’un lac s’étirent, se distordent, se délitent dans un ballet hypnotique sans fin. La projection de ces images sur de l’extrait de pétrole en mouvement donnent à croire qu’elles sont liquides, dépourvues de consistance. |
